6.7.14

Francis Bugarin - Mettre en oubli


La dernière œuvre éditée par la Librairie olympique n’est pas de la poésie mais, à coup sûr, elle est un acte poétique et même un acte poétique insurrectionnel dans le sens d’Aimé Césaire : « Et la poésie est insurrection contre la société parce que dévotion au mythe déserté ou éloigné ou oblitéré.
On ne bâtit pas une civilisation à coups d'écoles, à coups de cliniques, à coups de statistiques.
Seul l'esprit poétique corrode et bâtit, retranche et vivifie. 
»

Francis Bugarin est un peintre reconnu et connu. Il a même enseigné la peinture et la couleur dans des Écoles des Beaux-Arts pendant quelque quarante années. Pourtant, il est daltonien ! Comment cela est-il possible ?

« Parce que, paradoxalement, il suffisait de nommer les couleurs pour les voir, » répond Francis Bugarin qui poursuit : « Ce faisant, elles advenaient à la présence à partir de leur absence. Elles se révélaient par leur nom, par la parole qui leur disait d’être ; je pratiquais cette démarche dans le secret, je ne me l’avouais que discrètement. »

Cette étrangeté, cet incompréhensible phénomène, pousse Francis Bugarin à s’interroger sur l’absence, la présence dans la parole, le verbe, la perception, leurs relations et celles qui s’établissent avec les images et l’idée de réalité dans le monde contemporain.

Francis Bugarin vous livre le fruit de ses réflexions dans un texte entrelacé, didactique, discursif, mêlant théologie, philosophie, analyse artistique et expérience personnelle. Avec ce maillage, il élabore, sous forme de conjecture, et présente au lecteur des propositions et une prospective tournées vers l’espérance et l’inattendu.


Mettre en oubli – Francis Bugarin, 358 pages, 22€.

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